INTRODUCTION
L’ANUCO a élaboré le présent guide afin d’expliquer la portée des activités des nutritionnistes et leur encadrement. Ces activités permettent aux diététiciens-nutritionnistes de jouer pleinement leur rôle au sein des équipes interdisciplinaires et d’offrir des services de qualité à la population, en respect de leur expertise et de leur champ d’exercice.
Ce Règlement présente certaines activités professionnelles qui peuvent être exercées par les diététiciens, Partant de la formation du nutritionniste. il lui est réservé certaines activités à faire dans le réseau de la santé.
Car le traitement nutritionnel contribue notamment à améliorer la qualité de vie, à maintenir l’autonomie, à diminuer les risques de chutes, à diminuer les risques d’infection et l’apparition de plaies de pression, à améliorer la réponse au traitement médical et chirurgical et à retarder l’introduction de la médication dans le traitement de certaines pathologies.
D’après la formation reçue il est permis aux diététiciens-nutritionnistes à :
De plus, « l’information, la promotion de la santé et la prévention de la maladie, des accidents et des problèmes sociaux auprès des individus, des familles et des collectivités font également partie de l’exercice de la profession du nutritionniste, dans la mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles. » Au Congo, le domaine de la nutrition et de l’alimentation humaine est vaste. La profession doit s’exercer dans quatre grands secteurs d’activité :
Ces secteurs représentent plus d’une centaine de milieux de travail, dont tous les nutritionnistes sont issus de la même formation initiale menant au même permis d’exercice. Les principes des professions qui le définit :
Précisons que la condition de l’ordonnance a pour effet de décrire une clientèle plutôt que d’édicter une condition d’exécution ; en effet, en aucun temps, les diététiciens-nutritionnistes ne devront attendre une ordonnance ou un protocole pour exercer la profession. Les activités décrites au présent Guide touchent les diététiciens-nutritionnistes en nutrition clinique.
PRINCIPES ENCADRANT L’EXERCICE DES ACTIVITÉS
Agir avec compétence
La nutrition est une science vaste et complexe faisant appel à des connaissances et à des savoirs qui évoluent sans cesse. Le devoir déontologique d’être et de demeurer compétent est tout aussi important dans le contexte d’activités autorisées aux diététiciens-nutritionnistes. Afin d’assurer que leurs actes soient de qualité et conformes aux données de la science, les diététiciens-nutritionnistes doivent exercer leur jugement et poser un regard critique sur l’ensemble des données disponibles, en plus de connaître les lignes directrices en vigueur.
Elles doivent s’assurer que les données de la science qu’elles utilisent sont pertinentes à leur contexte d’intervention et aussi à jour. Le diététicien-nutritionniste, à l’instar des autres professionnels, doit tenir compte, dans l’exercice de sa profession, de ses capacités, de ses connaissances et de ses limites. Ainsi, si une situation clinique ou des questions de la part du patient dépassent ses compétences, le diététicien-nutritionniste doit orienter sans délai le client vers un autre professionnel.
Placer le patient au centre des interventions
L’essence de l’exercice des diététiciens-nutritionnistes est d’offrir des services à la population en vue de maintenir ou de rétablir la santé, en plaçant les besoins et les intérêts des patients au centre de leurs préoccupations. Ainsi, si le diététicien-nutritionniste décide de réaliser des activités autorisées, il doit s’assurer que les activités sont cliniquement nécessaires, et assurer la surveillance requise par l’état de santé du patient. Le diététicien-nutritionniste doit respecter la volonté du patient de recevoir ou non les soins et services, incluant l’exécution d’une ordonnance, à l’endroit de son choix.
Agir en toute indépendance
Le diététicien-nutritionniste doit sauvegarder son indépendance professionnelle et ignorer toute intervention d’un tiers qui pourrait influer sur l’exécution de ses devoirs au préjudice de son client. Dans le cadre de ce guide, le terme patient désigne toute personne qui reçoit des soins et services offerts par le diététicien-nutritionniste.
À l’occasion, un professionnel peut avoir accès à des échantillons fournis par des sociétés commerciales. Si le diététicien-nutritionniste décide d’utiliser ces échantillons, par exemple de micronutriments, elle doit respecter l’ensemble de ses devoirs déontologiques.
Les échantillons doivent être cohérents avec le plan de traitement nutritionnel et soutenir la réponse clinique et l’adhésion au traitement du patient. Les échantillons, comme tout autre produit ou toute autre intervention, doivent avoir une efficacité reconnue dans la littérature scientifique, répondre aux besoins du patient et faire suite à une évaluation individualisée. Les échantillons ne doivent pas être présentés et distribués comme partie intégrante du plan de traitement nutritionnel ni servir à des fins de promotion ou de sollicitation auprès des patients. Les professionnels ne sont pas non plus autorisés à recevoir une ristourne ou un avantage personnel découlant de la distribution des échantillons.
Collaborer avec les autres professionnels et s’assurer de la continuité des soins
Une collaboration avec les autres professionnels de la santé doit être maintenue tout au long du continuum des services nutritionnels, peu importe le milieu ou le contexte de pratique, dans le but de favoriser une prise en charge globale de la santé et améliorer la qualité des soins. Chaque situation clinique doit être adaptée aux besoins du patient et permettre la contribution efficiente des professionnels, selon leur expertise.
À retenir
Les diététiciens-nutritionnistes ne se substituent pas aux autres professionnels. L’objectif poursuivi par l’autorisation d’activités professionnelles est de permettre à chaque professionnel d’utiliser pleinement son expertise, le tout en continuité avec son champ d’exercice et la finalité de ce dernier.
Ainsi, l’autorisation d’activités ne doit en aucun cas amener à l’isolement professionnel, provoquer le travail en « solo » ou brimer le travail en interdisciplinarité. Chaque professionnel conserve ainsi son rôle et son autonomie professionnelle. Les diététiciens-nutritionnistes doivent continuer de prôner la collaboration et une communication concertée tout en agissant en leader au sein des équipes interprofessionnelles. Le respect mutuel des compétences est la clé d’une prise en charge sécuritaire et de qualité pour la population.
Être imputable
Agir en professionnel signifie aussi engager pleinement sa responsabilité et être imputable de ses interventions professionnelles. Les actes posés, les interventions effectuées, les conseils donnés doivent être faits avec compétence, et le diététicien-nutritionniste doit assumer chacun de ses gestes.
À titre d’exemple, dans le contexte de l’exercice des activités professionnelles prévues au Règlement, la professionnelle est pleinement responsable de sa prescription et également du suivi qui en découle. Elle ne peut imputer la responsabilité d’une décision ou d’une intervention à un autre professionnel ni déléguer ou ignorer le suivi requis de l’ordonnance qu’elle a rédigée.
Afin d’être autorisée à exercer les activités prévues au Règlement, le diététicien-nutritionniste doit exercer et détenir les compétences reliées au secteur de la nutrition clinique, ou à défaut réussir une formation d’appoint dont le contenu et le nombre d’heures est déterminé par l’Action des nutritionnistes du Congo
L’ORDONNANCE
L’ordonnance individuelle
Le diététicien-nutritionniste ne peut exercer les activités prévues au Règlement qu’en présence d’une ordonnance indiquant que la nutrition constitue un facteur déterminant du traitement de la maladie. En d’autres mots, il doit s’agir de patients pour lesquels le médecin ou l’infirmier a demandé une consultation en nutrition.
Le diététicien-nutritionniste dispose alors de toute l’autonomie pour exercer les activités autorisées appropriées au plan de traitement nutritionnel du patient. Particularité de l’ordonnance L’activité d’administration des médicaments peut s’exercer lorsque le médicament fait l’objet d’une ordonnance. Quant à elle, l’activité d’ajustement de l’insuline et des antidiabétiques nécessite en plus de la demande de consultation du médecin ou de l’Infirmier, une ordonnance initiale visant le médicament.
En d’autres termes, le médicament doit déjà être prescrit et le diététicien-nutritionniste peut alors procéder à l’ajustement. L’ordonnance d’un diététicien-nutritionniste à une autre, dans un contexte de continuité des soins, peut demeurer valide.
À titre d’exemple, pour un patient transféré d’un centre hospitalier aux soins à domicile, l’ordonnance initiale du médecin en centre hospitalier est valable pour le diététicien-nutritionniste qui assure la continuité des soins au patient dans un autre établissement de santé.
L’ordonnance collective
L’ordonnance collective vise un groupe de personnes, ou une ou plusieurs situations cliniques. Elle permet à un professionnel de la santé ou à une personne habilitée d’exercer certaines activités réservées ou autorisées sans avoir à obtenir une ordonnance individuelle du médecin, et ce, dans les circonstances cliniques et aux conditions qui y sont précisées.
Cela implique que la personne qui fait l’objet de l’ordonnance n’a pas, au préalable, à être évaluée par le médecin. Une ordonnance collective peut être élaborée dans le contexte des activités autorisées des diététiciens-nutritionnistes. Il est à noter cependant qu’il n’est pas possible de prévoir une ordonnance collective visant l’ajustement de l’insuline et des antidiabétiques.
Exemple de situation clinique : Une ordonnance collective pourrait permettre aux diététiciens-nutritionnistes de prescrire des micronutriments, des macronutriments, des formules nutritives et des analyses de laboratoire auprès des personnes adultes ayant reçu un dépistage positif de dénutrition. Une ordonnance collective pourrait aussi permettre aux diététiciens-nutritionnistes de retirer le tube d’alimentation lorsque les apports alimentaires oraux sont évalués suffisants ou couvrent x % des besoins du patient.
La mise en place d’ordonnance collective doit respecter l’encadrement prévu au Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin.
Le Collège des médecins rend disponibles plusieurs outils et ressources à l’intention des professionnels de la santé sur le thème des ordonnances ; nous vous invitons à vous y référer. Communication de l’ordonnance Une ordonnance peut être écrite ou verbale. Dans le cas d’une ordonnance verbale :
Dt. Désiré BOMBILE Coordonnateur National de l’ANUCO